Bonnes pratiques en analyse de débris
Suite à un sinistre, il peut être important d’en comprendre les causes pour en tirer un retour d’expérience et pour déterminer les responsabilités.
Les assureurs font généralement appel à un expert en recherche des causes et des circonstances de l’incendie (RCCI), spécifiquement formé à la lecture du feu. En cas de suspicion d’incendie d’origine volontaire, l’expert procédera à des prélèvements ciblés dans la zone identifiée comme celle(s) de départ(s) de feu pour rechercher la présence de produits accélérants.La réussite de la mise en évidence de produits de ce type passe par :
- Des méthodes de prélèvement correctes.
- Une conservation des échantillons adaptée.
- Des analyses réalisées avec rigueur dans notre laboratoire de chimie. C’est sur ce dernier point que nous nous attarderons ici.

Comment analyser des débris incendie ?
La méthode de référence utilisée est la chromatographie en phase gazeuse.
La chromatographie en phase gazeuse est, comme toutes les techniques de chromatographie, une technique qui permet de séparer des molécules d'un mélange éventuellement très complexe de nature très diverses.
La préparation des échantillons : une étape clé.
Il s’agit d’extraire des débris, généralement sous forme solide, un extrait qui sera injecté dans la colonne du chromatographe pour analyse.Les méthodes utilisées pour constituer cet extrait seront déterminantes pour la finesse de l’analyse.
Classiquement, nous mettons en œuvre trois méthodes qui permettent de couvrir le spectre des produits utilisés comme accélérant de l’incendie (hydrocarbures et alcools) :
- Une extraction « solvants », qui permet d’extraire les hydrocarbures lourds et légers.
- Une extraction « volatils », qui discrimine les hydrocarbures lourds et permet donc une analyse plus concentrée sur les légers.
- Une extraction « alcools », qui discrimine hydrocarbures lourds et légers et permet la seule sélection des liquides polaires (alcools).
Progressant en même temps que le gaz vecteur, les différentes molécules de l’extrait vont se séparer les unes des autres en fonction :
- de leur point d’ébullition,
- de leur poids moléculaire,
- de leur affinité pour la phase stationnaire.
Trois gaz sont utilisés en chromatographie
- L’hydrogène, gaz le plus sensible donc qui permet d’obtenir des résultats plus précis mais peut présenter un risque pour l’utilisateur (lié aux limites d’explosivité de ce gaz).
- L’azote, moins performant, mais qui ne présente pas de souci de sécurité.
- Et enfin l’hélium.
La chaîne d'analyse est régulièrement étalonnée.
Reste à interpréter les chromatogrammes.
Il existe des bases de données proposant des options de lecture des pics et chaque laboratoire dispose de sa propre bibliothèque de référence.
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En cas de pic inconnu de la bibliothèque, l’extrait est injecté en spectrométrie de masse couplée à la chromatographe en phase gazeuse, afin de déterminer la molécule très précisément.
Outre ses 30 années d’expérience, CNPP participe à un programme de tests qualité (à l’aveugle) organisé par le CTS (Collaborative Testing Service – USA)
CNPP y est inscrit pour l'analyse de liquides inflammables dans les débris d'incendie.
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